26 juin 2025
LinkedIn

LinkedIn ou l’ambivalence du réseautage

Utilisé par 33 millions de Français, LinkedIn ne laisse personne indifférent. Premier réseau social professionnel, il fascine autant qu’il agace. D’un côté, certains saluent sa capacité à créer du lien et à ouvrir des portes. De l’autre, beaucoup dénoncent une vitrine d’apparences, nourrie de publications convenues et d’auto-promotion décomplexée. Le débat fait rage jusque dans les open spaces. Car derrière les profils soignés, chacun projette un usage bien différent.

Dans un procès fictif mis en scène par l’agence Aura, le réseau a été passé au crible par 600 spectateurs. Entre les témoignages sincères et les piques mordantes, les arguments ont fusé. Premier chef d’accusation, l’hypocrisie. LinkedIn serait ce lieu où l’on transforme un simple café en mentoring, une démission en renaissance entrepreneuriale. Une coach illustre même la schizophrénie du réseau : féliciter un ami pour une levée de fonds en cachant une pointe d’envie. Mais, paradoxalement, cette même plateforme permet aussi de briser des tabous. Échecs, deuils, burnout, autant de sujets autrefois tus dans le monde professionnel trouvent ici une résonance nouvelle.

La course aux connexions est également un autre grief récurrent. Certains y voient une quête vaine de chiffres, entre ajout frénétique et démarchage déguisé. Cependant, LinkedIn offre aussi la possibilité précieuse de sortir de son cercle immédiat. Plus besoin d’un piston ou d’un cocktail d’entreprise pour rencontrer des décideurs. La promesse est d’accéder à l’opportunité sans l’élitisme des codes traditionnels.

Mais la plateforme n’est pas exempte de biais. Le réseau reste peu inclusif pour certains métiers. « J’ai cherché mes amis pompiers, je n’ai trouvé personne », glisse un intervenant. Une remarque qui questionne sa représentativité sociale. En parallèle, la transparence assumée – pas d’anonymat, CV en vitrine – est saluée. On sait à qui l’on parle, et cela change tout.

Finalement, LinkedIn ressemble à ce que chacun veut y voir. À petites doses, il inspire. En excès, il épuise. Comme le chocolat, selon la conférencière Julia Cantaragiu : un carré motive, une tablette déclenche l’angoisse existentielle. Ironie du sort, le procès a généré des publications… sur LinkedIn. Ce réseau sait décidément comment faire parler de lui.

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